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Ecus, écussons, armoiries, blasons... 1
Pour mieux s'y retrouver, d'abord quelques définitions :
Les armes ou armoiries sont des emblèmes propres à une famille ou à une personne, soumis à des formes, des couleurs et des règles déterminées, presque toujours représentés sur un écu.
(D’après Remi Mathieu, Le système héraldique français)
Le premier sens du mot blason est la description orale ou écrite des armoiries, avec un vocabulaire spécifique, par exemple celui d'Avignon : De gueules à trois clefs d'or posées en fasce l'une au-dessus de l'autre, les pannetons à dextre.
Par extension, le mot blason désigne l'étude et la connaissance de l'art et de la science héraldique.
L'écu est la surface sur laquelle on place les armoiries. La forme la plus courante, de proportions variables, est dite écu classique. Souvent, sous l'écu un ruban, ou cartouche, porte une devise.
La dextre (la droite) se trouve à gauche de l'écu car celui-ci est toujours représenté comme s'il était tenu par son propriétaire, donc à sa droite.
L'écusson est la petite figure en forme d'écu placée à l’intérieur de l’écu dans certaines armoiries.

Nous avons classé les armoiries repérées à Avignon de la façon suivante :
Page 1 - Armoiries de la ville
Armoiries papales
Armoiries ecclésiastiques
Armoiries du musée Calvet et de la livrée Ceccano
Armoiries atypiques
A tout seigneur, tout honneur....
LES ARMOIRIES D'AVIGNON
On les trouve un peu partout, en particulier en mosaïque sur la place de l'Horloge.

La première armoirie d’Avignon représentait une ville carrée, enceinte de murailles. Au XIIème siècle, un aigle est ajouté pour symboliser son appartenance au saint Empire germanique. Le pape Clément VI le fait remplacer par trois clefs sur champ de gueule, symbole du saint Siège, surmontées d’une couronne à trois tours.
La première clef rappelle qu’avant d’être vendue par Jeanne d’Anjou en 1348 au pape Clément VI, Avignon était une cité autonome. Les deux autres clefs symbolisent le pouvoir pontifical temporel et sacerdotal, faisant allusion aux clefs de saint Pierre. Les clefs représentent également les trois consuls de la ville.
Les Avignonnais demandèrent le droit de conserver les gerfauts, en souvenir de ce qui leur avait permis de s’établir brièvement en République en 1429. Ils portent des grelots attachés à leurs pattes, dont le son sert à maintenir l’attention des élus envers leurs administrés… symboliquement.
La devise Unguibus et Rostro (par le bec et par les griffes) signifie «Vigoureusement, sans lâcher prise et par tous les moyens».
D’après Louis Blancard : Sur les armoiries d’Avignon, Congrès Archéologique (1883).

Hôtel de Ville Place de l'Horloge

Représentation en mosaïque sur l'immeuble de la Société marseillaise de crédit
rue de la République


Dessin à l'occasion de l'entrée
dans la ville en mars 1701 du duc
de Bourgogne et du duc de Berry.
Tour saint Jean Place Pie

Motif sur bois

Portail du Musée Calvet par Noël Antoine Biret

Rue Dorée - Hôtel de Sade
LES ARMOIRIES PAPALES

Petit Palais
Armes de Jean XXII
Déjà utilisée par les guerriers et la noblesse, avec un langage bien défini qui réglemente l'héraldique civile, une héraldique ecclésiastique va se développer avec des symboles et des insignes à caractère religieux. Par tradition les papes possèdent un blason personnel, en plus des symboles propres au Siège apostolique. Les armoiries des papes apparaissent en architecture, dans des publications, des décrets et des documents variés.
Ils adoptent souvent le blason de leur famille, ou en composent un avec des symboles indiquant leur idéal de vie, leurs expériences ou des éléments liés à leur pontificat.
Dans l'héraldique civile, au dessus de l'écu on trouve en général une couronne. Dans l'héraldique ecclésiastique apparaît une tiare d’argent pour le pape, complétée d’une, puis deux puis trois couronnes pour symboliser son autorité morale sur tous les monarques civils, et réaffirmer la possession d'Avignon.
D’après Mgr Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, nonce apostolique
Les clefs et la tiare sont les insignes héraldiques du pape.
Les clefs désignent le pouvoir de lier et de délier accordé par le Christ à Pierre et à ses successeurs.
La clef d'or signifie le pouvoir qui s'étend au ciel ; la clef d'argent symbolise le pouvoir sur les fidèles terrestres. Elles sont unies par un cordon, signe de l'union des deux puissances. Les poignées sont en bas, car elles sont dans la main du pape ; les pannetons sont en haut, car le pouvoir de lier et de délier engage le Ciel. Ils sont évidés en forme de croix pour rappeler que le pape reçoit ses pouvoirs par la mort du Christ. Mais il y a des exceptions dans les représentations...
La tiare est la coiffe d’argent ovoïde que porte le pape à l'occasion des grandes solennités et des cortèges. Elle est entourée des trois couronnes d'or, desquelles dépassent deux fanons.


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Au Palais des Papes :
1 - à l'entrée,
2 - dans le revestiaire pontifical,
3 - décor de grotesque en provenance du bureau des Consuls de l'ancien Hôtel de Ville
Une petite révision ?
La liste des papes avignonnais et leurs armoiries

Clément V
Bertrand de Got
Pape à Avignon
de 1309 à 1314.
Il séjourna par intermittence au couvent des Dominicains et au palais épiscopal.


Jean XXII
Jacques Duèze
Pape de 1316 à 1334
Il adapte le palais épiscopal pour en faire un premier palais pontifical capable d’abriter le gouvernement de l’église.


Benoît XII
Jaques Fournier
Pape de 1334 à 1342.
Il poursuit la réorganisation de la cour pontificale et fait ériger, par Pierre Poisson, un palais pontifical richement décoré.


Grégoire XI
Pierre Roger de Beaufort
neveu de Clément VI
Pape de 1370 à 1378.
Il retourne à Rome au début de l’année 1377. La crise de succession à sa mort provoque
le grand schisme d’Occident.

Clément VII
Robert de Genève
Anti-pape de 1378 à 1394
Il revient à Avignon où il renoue avec le faste et fonde le Couvent des Célestins.

Benoît XIII
Pedro de Luna
Anti-pape de 1394 à 1429 Déposé à deux reprises, il s’acharne à conserver son titre et résiste à deux sièges. Il réussit à s’enfuir en 1403 et se réfugiera chez le roi d’Aragon, son dernier partisan.

Enluminure : armoiries de Clément VII surmontées des clefs papales derrière l’écu et encadrées de deux dragons Bibliothèque Ceccano Ms. 6733.

Armes de Clément VII dans le choeur des Célestins
D'autres armoiries décorent l'église mais elles sont dans l'obscurité.

ARMOIRIES ECCLESIASTIQUES
De même que les divers échelons de la noblesse et les papes, les églises
et toute la hiérarchie ecclésiastique possèdent leurs propres armoiries.


Armoiries indéterminées par l'auteur de ces pages

Rue du Vice-Légat

Palais des Papes

Rue Notre-Dame des sept douleurs

Rue du Limas
Le chapeau à large bord est généralement réservé aux ecclésiastiques. Il est accompagné d'une cordelière, dont la couleur et le nombre de nœuds (houppes, glands, ou fiocchi) reflètent le rang.
Tristan de Salazar aurait introduit en France les chapeaux figurant sur les armoiries des prélats, apparus dès 1400 en Espagne.



Les basiliques majeures ornent leurs armes du pavillon, ombrelle ou gonfalon,
posé en pal derrière l'écu et des clefs pontificales



Médaillons récents sur l'église saint Pierre
En haut les armoiries de la basilique
En bas celles de Benoît XVI - Joseph Ratzinger - pape de 2005 à 2013
Bannière avec écusson armorié d'un archevêque - Cinéma Utopia


Blason des pénitents blancs,
autel déplacé à Saint Agricol
Blason aux Augustins
ARMOIRIES ARISTOCRATIQUES
Au XIIème siècle, quelques grandes familles aristocratiques alliées, au nord de la France d'une part et dans le sud de l’Angleterre d'autre part, lancent la mode des blasons armoriés. Dès l’origine, les armoiries revêtent une signification familiale, et sans être une réponse à de nouveaux besoins militaires, elles sont corollaires de l’essor des tournois.
D'après Jean-François Nieus - Journal des savants
Les armes royales « D’azur à fleurs de lys d’or » sont pour la première fois utilisées par Philippe Auguste. Les fleurs seront réduites à trois par Charles V (roi de 1364 à 1380) afin de placer la famille royale sous la protection de la Vierge.

Rue Joseph Vernet
Hôtel de Villeneuve Martignan Musée Calvet

Rue Grivolas - Maison du Roi René Salle aux monstres, armoiries du roi Entre 1476 et 1480

Place des Corps Saints
Couvent des Célestins
Armes royales


Rue du Collège de la Croix
Place de la Bulle - Hôtel de Blanchetti - Armoiries en mosaïque

Rue du Collège du Roure



Rue de la Bonneterie - Hôtel de Cambis
Boeuf et chiens sans tête


Arche du pont saint Bénézet
Famille de Sade "sponsor" de l'entretien du pont