top of page

Par Liliane   Avril 2025

Petites histoires au sein de la grande Histoire...

Celle d'Avignon est riche en anecdotes, tragiques ou cocasses.

Et si on parlait provençal ?

1ere leçon

Le  français « parisien » a largement pris le pas sur les langues régionales, et c’est bien dommage. Quand je passais, enfant, mes vacances chez mes grands-parents de Bédoin, les gamins disaient que je « parlais pointu » tandis que j’avais du mal à comprendre leur accent. Mais ça ne durait pas. En quelques jours je me mettais instinctivement à parler comme eux…

 

Voici quelques expressions provençales savoureuses dont on pourrait égayer nos conversations, histoire de les remettre à l’honneur et de susciter un étonnement certain chez nos interlocuteurs « estrangers » !

« Avoir un air de deux airs » (Giono, Les Ames Fortes) ou « Un air sur deux airs » (Pagnol, Marius) : prendre un air bizarre, hypocrite ou sournois.

« Li douno d’er » : donner de l’air : ressembler à quelqu’un.

« Té, il lui donne de l’air à son père ce niston » : il ressemble

beaucoup à son père ce gamin.

 

 

« Faire figure » : on dit toujours « faire bonne figure » à quelqu’un, mais

en Provence le sens a dévié et exprime la désapprobation, le manque de réussite. « A côté des siens, mon sillon fait figure » (Giono, Les Grands Chemins). « Faire de marridi figuro » (Mistral) signifie faire des postures inconvenantes.

 

                   Et encore : « figuro a cuou de pauvre » (Mistral) : avoir la                             figure comme le cul d’un pauvre, soit parce qu’elle est brillante                       et rouge, cette figure, ou bien toute ridée…

«Chicoulon » : un doigt de vin, une petite gorgée. « Je te donnerai un bon chicoulon de mousseux » (Pagnol)

Tandis qu’une « dourgue » est une cruche munie d’un goulot, d’une anse latérale et une autre en dessus.

Le mot s'applique aussi pour désigner une femme sotte,

une « cruche », comme en français.

« Misé », mademoiselle, était le titre donné aux dames de la petite bourgeoisie et aux femmes des artisans. On l’emploie souvent par moquerie : « Misé pessuguette » pour une dame un peu « pincée ».

Et si au contraire elle sortait un peu trop : « Courre la patenteno ! » Surtout si «es poulido coumo un sou» … elle est jolie comme un sou.

Antoine Raspal - Portrait de jeune fille en ancien costume d'Arles - Musée Granet, Aix-en-Provence


Et si vous êtes riche grâce à la chance plutôt que par votre mérite, on pourra dire que « celui-là, trouva lou Bon Dieu endormi ». Celui qui pourrait impunément agir par des moyens plus ou moins légaux, « il trouverait encore le bon Dieu endormi », autrement il ne se ferait pas prendre.

 

Et ce bon Dieu distrait, on le rencontre aussi dans des endroits inhospitaliers, climat rude et terre peu fertile : « Il y a passé que de nuit », il n’a donc pas bien vu ce qu’il faisait en les créant !

Notre association ne vit que par vos abonnements et vos dons. Si notre site vous a plu,

vous pouvez nous soutenir en cliquant ici :

  • Instagram
  • Facebook
  • YouTube Social  Icon

 
Ecrivez-nous: contact@avignoncitemillenaire.com  Mentions légales © 2019 Association Avignon Cité Millénaire (ex  la cité mariale, changement en cours)  Association laïque à but non lucratif
dédiée à la préservation et mise en valeur du patrimoine d'Avignon - N° Immatriculation RNA : W842007266 - Code APE : 94.99 Z - N°SIRET : 839 258092 00015

bottom of page